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Horizons de notre Révolution, de la Crimée à Lisbonne. (A.Douguine, traduit hâtivement par G.L.)

Alexandre Douguine, extraits traduits hâtivement par votre serviteur, 07/03/2014

Horizons de notre Révolution, de la Crimée à Lisbonne.

1) Nous n’allons pas nous limiter à l’annexion de la Crimée. Hier, la réunion avec la Crimée était une victoire. Aujourd’hui, c’est une petite chose. Les espoirs augmentent. Le peuple d’Ukraine s’éveille doucement. C’est comme ce vieux proverbe russe : « lent au harnachement, rapide au chevauchement. » .

2) L’important est encore à venir. Nous n’espérons pas une victoire rapide. Tout à un prix. Aujourd’hui nous sommes les témoins d’une nouvelle réalité politique. Tout prend un nouveau sens. Ceci n’est pas une pari technique, ni un tour de passe-passe. C’est l’Histoire en elle-même. La bataille pour l’Ukraine est une bataille pour la réunification des Slaves. Il est clair que la réunification devrait être différente aujourd’hui. La Galicie ainsi que d’autres zones pro-Ouest ne veulent pas de nous. Nous le comprenons. Nous n’obligerons personne à s’unir à nous par la force. Mais nous le laisseront pas les nôtres derrière, nous ne les trahirons pas. Malheureusement, il est nécessaire de lutter et de combattre pour créer une nouvelle réalité historique.

3) Il est important que le gouvernement de Novorussya (la Nouvelle-Russie, état nouveau en train de se former englobant le sud et l’est de l’Ukraine peuplée de russophones/philes, d’Odessa à Karkov et y compris la Crimée) soit propre. Propre de toute trace d’oligarchie, même russe ou pro-russe. Kiev a débuté cette révolution (contre les oligarques) mais tout s’est terminé avec des snipers américains, de la russophobie rabique et des demandes d’entrée dans l’OTAN.
Mais tout aurait pu être différent ! Les oligarques, les milliardaires, et les bureaucrates corrompus emmerdent tout le monde. Si Kiev et Maidan s’étaientt révoltés contre eux sans l’OTAN, sans les manipulateurs de la CIA, sans la truie Victoria Nulland, sans l’OTAN et sans russophobie, il ne serait pas décidé de quelle côté nous serions aujourd’hui. Maidan, à l’origine, était une bonne chose. Probablement. Mais les manipulations et l’ignorance générale des gens de Kiev (comment l’expliquer autrement ?) a tout transformé en une farce sanglante. Mais lorsque le russophobe et tueur fou Sanya Bily est apparu sur la place Maidan, ce fut comme un signe irrévocable, un jugement final. Il était toujours temps de corriger la trajectoire mais cela n’arriva pas. Les habitants de Kiev ont raté leur révolution. Et dans la Crimée et tout le sud-est, les gens en ont repris l’initiative. Le cri « Russie » aujourd’hui en Ukraine signifie la même chose que « justice sociale » ou « mort aux oligarques ». Ce ne sont pas des protégés de la Russie qui doivent diriger les régions de l’Ukraine : mais plutôt les gens les plus décents et héroïques auxquels le peuple fait le plus confiance. Des gouverneurs du peuple ont été proposé spontanément dans certaines villes.

Voilà la vraie démocratie. Et qu’y opposerait Maidan ? Des gouverneurs oligarques ( (Taruta, Poroshenko, le leader du Parlement Juif Européen, Igor Kalomoysky …)!!! L’esprit révolutionnaire de Maidan souffle actuellement dans l’Est de l’Ukraine. Pas seulement en Crimée, mais dans l’Est. Gubarev contre Taruta. Rogov contre le bâtard Kalomoysky ! Voilà la révolution nationale, sociale, entière et immédiate ! A Kiev, elle a échoué, en Novorussie, elle commence. A Kiev, elle était pour les USA, dans le sud, l’est et en Crimée, elle est contre les USA. Cela explique la manière dont les médias de l’ouest déforment les évènements.

4) Il est temps de réfléchir à ce que nous ferons à Kiev. Il est nécessaire de préparer une force nouvelle. Pas nécessairement pro-russe, mais slave. Contre l’OTAN, anti-oligarchique, une force réellement populaire. Nous devons déterminer si tous les nationalistes sont du côté de la CIA, des oligarches, de la russophobie absurde, ou s’il y a des gens chez eux qui peuvent évaluer la réalité de manière objective et réaliste. Dans tous les cas il est évident que le gouvernement révolutionnaire, la junte dans sa composition actuelle, sera démolie avant les élections. Dans ces circonstances, il est impossible de procéder à des élections puisque la moitié du pays a quitté l’ancienne Ukraine et construit activement une nouvelle entité politique, la Nouvelle-Russie. Les revendications visant à préserver les anciennes frontières officielles de l’Ukraine sont utopiques. Nous avons besoin de gens qui comprennent ce qui est arrivé. Que ce qui est arrivé, arrivé de manière irréversible et qui s’adapteront aux nouveaux paramètres. Que c’est comme ça que Maidan peut devenir notre allié. Si vous le reprenez aux nazis pro-américains qui sont au sommet (et que le peuple ukrainien renversera surement bientôt), le Maidan est un centre politique intéressant. C’est le noyau de l’entité politique du peuple de Kiev, qui est en erreur. Mais qui pourrait bien corriger cette erreur. Le Maidan, par exemple, pourrait révoquer les goules telles que Taruta ou Kalomoysky et écouter publiquement les arguments de Paul Gubarev, le gouverneur populaire du Donesk, illégalement détenu par des mercenaires. Le peuple peut questionner les leaders de la junte à propos de l’incident avec les snipers. Le Peuple pourrait inviter des politiciens russes et des parlementaires pour qu’ils clarifient leur position sur le futur de l’Ukraine. Aucun leader Russe sérieux ne discutera avec les cinglés néonazis, mais avec le peuple de Kiev, pourquoi pas… Ainsi, Kiev n’est pas mise hors-jeu. Il y a Kiev et il y a la junte. Kiev n’est pas non plus une entité représentative de l’Ouest de l’Ukraine puisqu’elle est dans la partie Est.
Maidan est une entité politique improvisée. Mais maintenant qu’il a été révélé que les gens ont été tués par la CIA ou le Mossad et non par Ianoukovitch, l’histoire a l’air différente. Ce sont les leaders de la junte qui ont envoyé «les cents » à la mort (qu’ils soient ou non au paradis est une question ouverte).

5) Pour la partie ouest de l’Ukraine, il doit y avoir un projet politique aussi.. Tchervoyana Rus. République de l’Ouest-Ukraine. Très attractif. […] Ils ne seraient pas pressés de rejoindre l’OTAN. Il pourrait y avoir des troubles avec les groupes humains russes des Carpates. Mais dans tous les cas ce serait un état compact et purement ukrainien avec sa propre langue, sans minorités ethniques ou linguistiques. Un projet raisonnable. Et ce serait encore mieux que cet état vienne à terme rejoindre le bloc slave. Mais c’est aux Galiciens eux-mêmes de décider. Dans le même temps, cela satisferait les rêves les plus fous des ultranationalistes actuels. Les gens lucides et russophones quitteraient rapidement cet endroit. Il serait enfin possible aux ukrainiens de pure-souche de communiquer dans leur propre langue et de mettre partout des monuments à Shukhevych, Bandera, Petlyura et même Hitler. Dans une perspective postmoderne, un tel état a tous les droits d’exister. Ainsi Yarosh, le chef du secteur Droit, pourrait devenir président, Karchinsky, le chef des anarcho-nationalistes, ministre de la culture, et l’idiot maniaque Sanya Bily, le procureur général ou le ministre de l’intérieur. Je suis totalement sérieux, au passage. Lors de la prochaine période historique, il est totalement possible que ce genre d’enclave ouest-russe, d’une folie postmoderne particulière, devienne réelle.

6) Quoiqu’il en soit, notre révolution ne s’arrêtera pas à l’Ukraine de l’ouest. Elle doit aller plus loin en Europe. Ceci est le point le plus intéressant : avec Kiev et Maidan, les USA ont ouvert la boite de Pandore en Europe de l’Ouest. Elle ne peut pas être refermée. Kissinger avait annoncé que Maidan donnerait un avant-goût à Poutine de ce qui l’attendait par la suite […]. Mais ce n’est pas une menace qu’envers Moscou, mais contre toute l’Europe, Allemagne, France, Italie etc etc. Une fois que les US ont compris comment manipuler les néonazis à Kiev, ils le feront ailleurs en Europe. Ils recommenceront tôt ou tard. Cela arrivera demain ou plus tard. Plutôt demain que plus tard.

7) L’Europe fera face à une révolution dans les deux cas de figure : si nous, la Russie, gagnons, ou si nous nous arrêtons face à la pression de l’OTAN. Si nous gagnons, nous rependrons l’idéologie de liberté dans toute l’Europe. C’est le but de l’Eurasisme total, l’Europe de Lisbonne à Vladivostok. Le grand empire eurasiatique continental. Et nous le construirons. Cela veut dire que la révolution européenne sera la révolution eurasienne. C’est notre horizon ultime. Et chacun de nos succès (depuis le maintien de notre intégrité en Tchétchénie, en Ossétie en 2008 et en Ukraine en 2014) est un pas vers la révolution européenne. Elle sera accomplie par l’Homme du Destin.

8) Maintenant le second choix. Si nous nous arrêtons (Dieu nous en préserve) : la pression et la guerre civile en Ukraine se rependra à l’Europe entière. Ce sera aussi une révolution, mais plus semblable à celle qui arrive à Maidan. Ce sera l’éruption du « nazisme » à la Breivik et sa connexion avec les petits-nationalismes identitaires. Ces dernières années en Europe, le système (l’oligarchie financière mondiale et les USA) a montré qu’il prévoyait instrumentaliser cette violence pour son déstabiliser radicalement l’Europe. […] en europe on utilisera comme carburant la haine envers les immigrés et les LGBT. Et en retour, la haine des immigrés et des minorités contre les européens de souche, caricaturés au travers des néonazis. Aujourd’hui, le soutien de certains groupes identitaires européens au secteur Droit est clair, ils ont les mêmes buts, les mêmes positions et les mêmes maîtres. Dans ce cas aussi, la révolution couve en Europe.

Texte original en anglais, ici

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